Faune & flore

Nous sommes ici dans une Terre et une mer d’abondance avec des espèces et des essences très variées allant des baleines aux orignaux en passant par le saumon et le homard de l’Atlantique.

Visiter Unamen Shipu c’est observer des animaux et des paysages hors du commun, souvent inhabités comme cela est depuis des temps immémoriaux.

Les données suivantes proviennent du site Nametauinnu, répertoire des connaissances traditionnelles des ainés innus.

Les forêts

La Côte-Nord compte deux zones de végétation (la forêt subarctique et la forêt boréale) et deux climats importants (le climat subarctique et le climat continental humide). Le couvert forestier se compose de peuplements denses de conifères, surtout d’épinettes blanches (Picea glauca), d’épinettes noires (Picea mariana), de sapins baumiers (Abies balsamea) et de mélèzes laricins (Larix laricina). Les feuillus sont plus nombreux dans la partie sud; on y trouve le bouleau à papier (Betula papyrifera), le peuplier faux-tremble (Populus tremuloides) et le peuplier baumier (Populus balsamifera) ainsi que des conifères : pin blanc (Pinus strobus), pin rouge (Pinus resinosa) et pin gris (Pinus banksiana).

Dans les zones d’affleurements, la mosaïque de sols et de roches présente souvent un tapis végétal varié, où prédominent lichens, arbustes et plantes herbacées. à la fin de l’été, quelques fruits comestibles sont prêts à être cueillis. En plus des populaires bleuets, fraises des champs et framboises, on retrouve la camarine noire, l’airelle vigne-d’Ida (ou graine rouge), le petit thé, les baies de genièvre et la ronce petit-mûrier (ou chicoutai).

La faune terrestre

La faune de la Côte-Nord est typique de la forêt boréale. On y retrouve trois espèces de gros gibiers, soit l’orignal, l’ours noir et le caribou. Le cerf de Virginie qu’on retrouve en abondance sur l’île d’Anticosti n’a été introduit qu’en 1896-97. Les deux premiers jouissent d’une répartition assez égale sur l’ensemble du territoire. En ce qui concerne l’orignal, la densité a tendance à augmenter dans les secteurs de régénération, c’est-à-dire ceux ayant été touchés par des incendies.

L’ours noir, omnivore par excellence, habite les boisés denses mais fréquente régulièrement les abords des cours d’eau ainsi que les clairières où poussent de petits fruits sauvages tels que les graines rouges (airelles vigne-d’Ida) et les bleuets.

Jadis abondant, le caribou est désormais rare dans le sud de la Côte-Nord. On le rencontre surtout aux abords des tourbières riches en lichen. De l’ouest à l’est du territoire, on en retrouve de petits troupeaux près de la rive est de ce qui est aujourd’hui le réservoir Pipmuacan, dans les secteurs du lac Dionne, du mont Saint-Pancrace et du réservoir Manic V au nord de Baie-Comeau; au nord de Sept-Îles, on en retrouve quelques troupeaux épars bien que les secteurs des lacs Fournier, Mule, Vital et Wacouno montrent une concentration un peu plus forte d’individus en hiver. Au nord de Mingan (jusqu’à la frontière du Labrador) ainsi que sur la Basse-Côte-Nord, le caribou est également présent de façon éparse et en petite concentration. Il est absent de l’île d’Anticosti.

En hiver, une partie du troupeau de caribou de la toundra de la rivière George (qui se déverse dans la baie d’Ungava), dont la population est estimée à plusieurs centaines de milliers d’individus, parcourt le secteur nordique de la région, atteignant même parfois la région de Fermont, dans sa limite sud de migration.

La petite faune est bien représentée. On retrouve le lièvre d’Amérique et le lynx, son plus grand prédateur. Le tétra des savanes occupe les clairières et la lisière de la forêt coniférienne, ainsi que les secteurs ravagés par les incendies de forêt. La gélinotte huppée (perdrix) est confinée à la partie sud près de la côte, alors que le lagopède des saules et le lagopède des rochers sont présents dans le nord de la région lors de la migration d’hiver vers le sud.

Les animaux à fourrures sont variés. On note la présence du castor, du rat musqué, de la loutre de rivière et du vison dans et près des milieux aquatiques. Le loup, fugace, fréquente la forêt et les aires ouvertes. La marmotte commune, le renard roux et la mouffette rayée, à qui la coupe forestière et l’occupation agricole des deux derniers siècles ont profité, affectionnent les espaces découverts ou semi-découverts comme la clairière, la forêt clairsemée, les vallées de rivières et les rives des lacs. Enfin, le porc-épic, l’écureuil roux et le grand polatouche (écureuil volant) se retrouvent en forêt résineuse et mixte.

Le carcajou, aujourd’hui d’une extrême rareté, est confiné à l’extrême nord de la région boisée. La marte d’Amérique et le pékan sont surtout présents au nord de la forêt résineuse et ce en quantité assez restreinte. Ce dernier fréquente à l’occasion les forêts de repousses ainsi que les abords des cours d’eau. Enfin, l’hermine et la belette pygmée occupent divers habitats, surtout ceux fréquentés par les campagnols composant leur menu.

La faune aquatique intérieure

Plus de vingt espèces de poissons ont été inventoriées sur le territoire nord-côtier. Parmi ces espèces, les salmonidés sont les poissons les plus abondants, l’omble de fontaine (ou truite mouchetée) étant la plus répandue de celles-ci. On y retrouve de plus la ouananiche, le touladi, l’omble chevalier, le grand brochet, la lotte, les meuniers rouges et noirs et le grand corégone. L’omble chevalier (ou truite rouge), la perchaude et le doré se retrouvent en moindre quantité dans le sud de la région. Certaines espèces comme le saumon et l’omble de fontaine anadrome (truite de mer) ne fréquentent les rivières et les lacs de la Côte-Nord qu’à certains moments de leur cycle vital.

La faune aviaire

La région de l’estuaire et du golfe Saint-Laurent est caractérisée par une faune aviaire aussi abondante que diversifiée. Plusieurs oiseaux migrateurs y font escale au printemps et à l’automne. De plus, plusieurs espèces d’oiseaux marins, côtiers ou de rivage nichent dans ces secteurs durant la saison estivale, et un grand nombre d’entre eux séjournent dans les zones qui restent libres de glace au cours de l’hiver.

Parmi les espèces les plus communes de sauvagine se retrouvent le canard noir, le garrot commun, le grand bec-scie, la sarcelle à ailes vertes, la macreuse à bec jaune, l’eider à duvet et le canard kakawi. La bernache du Canada (outarde) s’arrête dans les marais côtiers de la fin avril à la mi-mai, et elle niche assez communément dans le nord de la région.

Le milieu maritime

La Côte est bordée par l’estuaire maritime (du Saguenay à Pointe-des-Monts), puis par le golfe, large de plus de 100 km entre Moisie et Mont-Saint-Pierre. L’estuaire, profond de 350 mètres, permet l’entrée d’une masse d’eau dense (33-34 % de salinité, 2 à 5 °C), surmontée par le courant du Labrador, entrant par le détroit de Belle-Isle (32-33% de salinité, -1 à 2 °C). Face au Saguenay, ces eaux heurtent le contrefort du chenal laurentien et se mélangent en surface aux eaux douces des rivières nord-côtières.

Les mammifères marins

On rencontre principalement cinq espèces de phoques dans le golfe Saint-Laurent. Toutefois, deux d’entre elles, le phoque à capuchon et le phoque annelé, ne sont observées qu’occasionnellement. Le phoque du Groenland est abondant dans le golfe mais il y réside très peu de temps durant l’année. On le rencontre à l’occasion dans l’estuaire durant l’hiver ou au début du printemps, alors que les femelles de cette espèce se regroupent par centaines au large des Iles-de-la-Madeleine pour mettre bas (en mars).

Les phoques gris et communs sont distribués uniformément sur le littoral de la Haute-Côte-Nord. Le premier exerce sa prédation sur la morue, la plie et le saumon. Grégaire, on le retrouve en bandes sur les rochers découverts et les îles. Il s’accouple et met bas en hiver (janvier-février) sur le glace ou les îlots rocheux. Présent dans le golfe à l’année, il fréquente les côtes de l’estuaire surtout au cours de l’été.

Le phoque commun réside dans l’estuaire à l’année. Plus petit, il se nourrit également de saumon et de morue mais aussi de poulamon, de lamproies et de palourdes. D’ailleurs, il lui arrive de poursuivre ses proies en remontant certaines grandes rivières. Il fréquente en troupe certaines plages, anses et caps. L’accouplement a lieu entre la fin juillet et le début de septembre alors que la mise bas s’effectue en mai et juin sur des caps, récifs et barres de sable.

Un total de 18 espèces de cétacés (baleines, dauphins et marsouins) fréquentent les eaux de l’estuaire marin et du golfe Saint-Laurent. L’estuaire est surtout fréquenté par le béluga, le grand rorqual bleu, le rorqual commun, le petit rorqual, le globycéphale noir ainsi que le dauphin à flancs blancs et le marsouin commun (pourcil). Le secteur du chenal laurentien situé entre Les Escoumins et Tadoussac est le plus fréquenté en raison de la forte production planctonique de surface provoquée par la remontée des eaux salées à l’embouchure du Saguenay. La partie nord du golfe est visitée par le petit rorqual, le rorqual commun, bleu et à bosse ainsi que par le dauphin à flancs blancs et plus rarement l’épaulard.